The product of extensive research in specialized archives, Visión periférica challenges linguistic, geographical and temporal boundaries to propose a study of colonial and contemporary chronicles about the marginal regions of Latin America. Initially, Kim Beauchesne’s groundbreaking book focuses on the representation of the colonial periphery —i.e. areas that were neglected by the metropolis, like the Amazon, the Maranhão and what we now call the Gran Chaco— and analyzes works that were themselves marginalised by literary criticism. Subsequently, the author examines the traces left by such texts in contemporary Latin American chronicles, in order to emphasize the links between the discursive construction of peripheral zones in the 16th and 17th centuries and the forms that this construction adopts in the 20th and 21st centuries. Therefore, the present monograph is extremely valuable for anyone interested in the textual and existential history of socio-political exclusion in Latin America, or in more general terms, the impact of colonial legacy in today’s culture.
Kim Beauchesne, Visión periférica: marginalidad y colonialidad en las crónicas de América Latina (siglos XVI-XVII y XX-XXI) Madrid / Frankfurt: Iberoamericana / Vervuert, 2013.
ISBN: 9788484897446
Arnaldo Canibal Antunes analyzes the work of a prominent contemporary Brazilian artist. The book’s main argument is that Arnaldo Antunes’ oeuvre is a reinterpretation of cultural cannibalism as a concept of critical appropriations. In addition, it offers a historical synthesis of the cultural movements Antropofagia, Concrete Poetry and Tropicália, presenting critical perspectives on these tendencies in relation to the international arts. In general, the book examines dialogues between poetry and other mediums—including music and visual arts—and probes the current importance of Antropofagia, which Augusto de Campos called “the only original Brazilian philosophy.” Specifically, Antunes’ multimedia work serves as a platform to investigate innovative art during an era of economic globalization in Latin America.
Il fut un temps, pas si lointain, où la radio d’État canadienne considérait que la diffusion de la culture littéraire était sa mission. Ses artisans avaient la possibilité de consacrer de nombreuses heures à la recherche documentaire et à la rédaction d’émissions sur des sujets exigeants. C’est alors que Louis Pelland (1912-1981) y signa deux émissions sur Voltaire: le documentaire «Voltaire et le Canada» (1964-1965) et la dramatique «Voltaire s’en va-t-en Canada» (1971). Dans Candide, l’écrivain le plus célébré du XVIIIe siècle parlait des «quelques arpents de neige» pour désigner les possessions françaises au Canada. Il ne sort pas grandi de ces deux textes radio-canadiens.
Louis Pelland, Voltaire à la radio canadienne, textes présentés et annotés par Joël Castonguay-Bélanger et Benoît Melançon, Montréal, Del Busso, 2013.
ISBN: 978-2-923792-40-8
“work in progress” : le titre sous lequel a été connu Finnegans Wake, lors de la prépublication d’extraits de ce dernier roman de James Joyce dans la revue transition, convient pour l’avant-propos de cette sixième livraison de la Série Claude Simon, non seulement à cause des liens intertextuels entre le romancier français et son aîné irlandais, mais aussi à cause du sujet proposé ici : la réception critique. Car s’il y a un travail de Sisyphe, c’est bien celui du critique obligé de relire les mêmes textes à l’affût de nouvelles idées, tout en cherchant une approche adéquate à son objet d’étude. En même temps, le critique est censé lire les travaux de ses pairs afin de prendre en compte l’état présent des recherches dans le champ de connaissances de sa prédilection. Vu l’expansion que les études simoniennes ont connue depuis quelques années — en particulier en France —, cela suppose un travail de lecture presque constante, des recherches continues et une familiarité avec une bibliographie critique qui va sans cesse s’allongeant. Tout cela n’est pas peu de choses. En fait, parmi les récentes tendances de la critique, on peut comprendre (et regretter) une certaine réticence à poser ses “briques” de savoir sur celles d’autres chercheurs, chacun préférant travailler tout seul, ou presque. Tel livre difficile à se procurer ou épuisé se voit déplacé et même “remplacé” par tel autre qui traite d’un sujet plus actuel, plus populaire pour dire les choses crûment, ce pour quoi le premier tend à tomber en désuétude, voire en oubli. L’«oubli critique», comme un des auteurs de la présente livraison l’appelle, est le destin qui attend tôt ou tard la plupart des discours critiques.
Les études simoniennes ont atteint aujourd’hui un degré de maturité qu’elles n’avaient pas quand j’ai lancé la Série en 1993, et encore moins en 1979 quand j’ai soutenu ma thèse. À cette époque “innocente” où leur rareté donnait aux premiers comptes rendus et articles un prestige spécial, on pouvait encore tout lire et tenir compte de tout ce qui s’était déjà dit dans le domaine en faisant ses propres recherches. Aujourd’hui avec la spécialisation des discours critiques et la multiplication des approches, une telle époque paraît bien lointaine. On pourrait ajouter les différends idéologiques à cette liste de nouveaux facteurs expliquant que tout le monde ne lit pas tout ce qui se publie, si on ne savait pas que les chercheurs universitaires n’ont pas de moi.
Claude Simon 6 : “La Réception critique”. Ralph Sarkonak ed. Caen, Lettres Modernes Minard, 2012. Coll. « La Revue des lettres modernes ».
This edited volume explores the concept of utopia in Latin America from the earliest texts about the New World through current cultural production.
The book’s originality lies in its diversity of approaches and its ability to challenge the static concept of utopia as well as other commonplaces about the subject. The volume argues that, despite a period of disenchantment which supposedly implied an end to utopian thinking, the utopian impulse has experienced many transformations but never expired. The fifteen essays included represent the latest research by some of the most noteworthy Latin Americanists in literature, music, theatre, cinema, visual arts, critical theory, cultural studies, anthropology, and politics.
Kim Beauchesne and Alessandra Santos, The Utopian Impulse in Latin America, New York: Palgrave MacMillan, 2011.
ISBN: 9780230103528
In her focus on irony and meaning in postcolonial African fiction, Gloria Nne Onyeoziri refers to an internal subversion of the discourse of the wise and the powerful, a practice that has played multiple roles in the circulation of knowledge, authority, and opinion within African communities; in the interpretation of colonial and postcolonial experience; and in the ongoing resistance to tyrannies in African societies. But irony is always reversible and may be used to question the oppressed as well as the oppressor, shaking all presumptions of wisdom. Although the author cites numerous African writers, she selects six works by Chinua Achebe, Ahmadou Kourouma, and Calixthe Beyala for her primary analysis.
Gloria Nne Onyeoziri, Shaken Wisdom: Irony and Meaning in Postcolonial African Fiction, University of Virginia Press, 2011.
ISBN: 97600-8139-3184-6
À travers l’histoire personnelle de Charles de Julie, pensionnaire de la Bastille entre 1753 et 1755, se dessine ce qui était le quotidien de la vie dans la forteresse royale lors des dernières décennies de l’Ancien Régime : isolement absolu, secret total et, en même temps, sollicitude journalière de la lieutenance de Police parisienne pour assurer la rééducation morale du prisonnier avant une hypothétique libération. La tâche était rude pour Julie, officier débauché, proxénète et rédacteur de nouvelles à la main scandaleuses destinées à la haute société de Paris : il se transforma en poète à Bastille pour persuader son tortionnaire, le lieutenant de Police Berryer, de son désir de réforme.
Fondé sur les archives mêmes de la Bastille, ce livre peint avec réalisme et justesse ce que fut la vie d’un « pauvre diable » victime, sans espoir de protection, d’un système d’enfermement aussi raffiné que barbare.
Laurence Bongie. La bastille des pauvres diables, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, Paris, 2010.
ISBN: 9782840507031
Un journaliste établi à Vancouver profite d’un séjour à Québec pour faire des recherches, à la demande d’une amie, sur le passé de son aïeul chinois. Il découvrira un visage méconnu de sa ville natale : celui des sépultures de la communauté chinoise et d’un possible trafic d’ossements, celui d’un tunnel inachevé et des marginaux qui s’y retrouvent et celui des tragiques incendies, nombreux, qui ont stigmatisé la vieille capitale.
André Lamontagne, Les fossoyeurs, Éditions, David, 2010.
ISBN: 9782895971474
Posthegemony is an investigation into the origins, limits, and possibilities for contemporary politics and political analysis. Jon Beasley-Murray grounds his theoretical discussion with accounts of historical movements in Latin America, from Columbus to Chávez, and from Argentine Peronism to Peru’s Sendero Luminoso. Challenging dominant strains in social theory, Beasley-Murray contends that cultural studies simply replicates the populism that conditions it, and that civil society theory merely nourishes the neoliberalism that it sets out to oppose. Both end up entrenching the fiction of a social contract. In place of hegemony or civil society, Beasley-Murray presents a theory of posthegemony, focusing on affect, habit, and the multitude. This approach addresses an era of biopolitics and bare life, tedium and terror, in which state control is ever more pervasive but something always escapes.
In his thorough examination, Beasley-Murray undoes the dominant narrative of hegemonic projects and counterhegemonic resistance, of civilization and subalternity, to reveal instead a history of failed contracts and unpredicted insurgencies.
Jon Beasley-Murray, Posthegemony. Political Theory and Latin America, University of Minnesota Press, 2010.
ISBN: 9780816647156
Les Spirales du sens chez Renaud Camus a pour but de donner une idée de l’œuvre multiforme de Renaud Camus, laquelle comprend maintenant plus de soixante-dix livres, sans parler des sites de l’auteur, dont Vaisseaux brûlés, et celui du parti de l’In-nocence. Peu de lecteurs de Camus ont tout lu; quant à ses critiques et détracteurs, lors de l’affaire Camus ou après, on sait que souvent ils n’avaient lu de cette vaste œuvre que quelques phrases tronquées citées hors contexte. C’est pourquoi il semble opportun de jeter un (nouveau) coup d’œil sinon sur toute l’œuvre, tâche quasi impossible, du moins sur certains de ses versants, tenants et aboutissants. Vu les travaux déjà accomplis, on a fait le choix de ne pas trop s’attarder sur les textes romanesques inépuisables. On poursuivra plutôt la discussion au sujet de cette Affaire dont certains se plaisent à nier l’existence aujourd’hui. Notre collectif tient compte aussi du site du Parti fondé par Renaud Camus en 2002. D’autre part plusieurs articles insistent de manière variée sur l’importance du Journal qu’on peut considérer comme le tronc d’une œuvre qui n’arrête pas de croître, poussant ses feuilles en maintes directions, tantôt du côté de la pure littérature, tantôt de la polémique politique ou autre.
Ralph Sarkonak, Les spirales du sens chez Renaud Camus, Rodopi, 2009.
ISBN: 978-9042026841