FREN520B

Écrire l’utopie en France (18e-19e siècles)

Instructor: Joël Castonguay-Bélanger
Language of instruction:
 French

Construction imaginaire d’une alternative face aux limites et aux vices du présent, description d’un espace idéal qui se serait développé dans les marges de l’histoire, l’utopie participe à la fois de la quête d’un monde meilleur et de la critique de l’ordre existant. Parce qu’elle se présente comme l’expression d’une réalité affranchie de la vérité historique, parce que ses auteurs la situent le plus généralement quelque part entre ailleurs et nulle part, l’utopie se retrouve souvent rangée sur le même rayon que celui des œuvres d’imagination.

Depuis le début du XVIe siècle, moment où Thomas More forge le mot, son écriture emprunte les artifices de la fiction. Elle donnera lieu à une riche tradition littéraire qui se déclinera sous différentes formes : récit de voyage fantaisiste, traité politique, législation imaginaire, roman d’anticipation, etc. Si le discours utopique se donne à lire comme la projection d’un imaginaire politique et social enviable, mais le plus souvent irréalisable, celui-ci reste toutefois toujours en prise avec le réel qu’il entend réformer. Nous interroger sur ce statut ambigu de l’imaginaire utopique, tel qu’il se donne à lire sous la plume de quelques auteurs des 18e et 19e siècles, est l’objectif de ce séminaire.

Une sélection de textes et d’extraits de:
Montesquieu
Étienne-Gabriel Morelly
Jean-Jacques Rousseau
Denis Diderot
Condorcet
Louis Sébastien Mercier
Saint-Simon
Charles Fourier
Étienne Cabet

Note: FREN 520 may be taken twice, with different content, for a maximum of 6 credits.